lundi 26 novembre 2007

Disparition de la princesse de Lamballe, par madame de Tourzel

MASSACRE DE LA PRINCESSE DE LAMBALLE, PAR FAIVRE


Notre porte s'ouvrit sur les onze heures du matin, et notre chambre s'amplit de gens armés, qui demandèrent la princesse de Lamballe. On ne parla pas de moi d'abord, mais je ne voulus pas l'abandonner, et je la suivis.(...) Quand on nous eut toutes rassemblées, on nous fit descendre dans la cour, où nous retrouvâmes Mmes Thibaut, Navarre et Basire. Je fus bien étonnée d'y retrouver Mme de Mackau (...).

On avait établi au greffe un tribunal pour juger les prisonniers; chacun d'eux y étaient conduit par deux assassins de cette prison, qui les prenaient sous les bras pour les massacrer ou les sauver, suivant le jugement porté contre eux. Il y avait dans la cour où nous étions rassemblés, un grand nombre de ces hommes de sang (...). Il s'était cependant glissé parmi eux quelques hommes honnêtes, et qui n'y étaient que dans l'espoir de saisir un moyen d'être utiles aux prisonniers, s'ils en pouvaient trouver l'occasion (...).

Je ne quittai pas un instant cette pauvre princesse de Lamballe, tout le temps qu'elle fut dans cette cour. Nous étions asssises à côté l'une de l'autre, quand on vint la chercher pour la conduire à cet affreux tribunal. Nous nous serrâmes la main pour la dernière fois, et je puis certifier qu'elle montra beaucoup de courage et de présence d'esprit, répondant sans se troubler à toutes les questions que lui faisaient les monstres mêlés parmi nous, pour contempler leurs victimes avant de les conduire à la mort; et j'ai su positivement, depuis, qu'elle avait montré le même courage dans l'interrogatoire qui précéda sa triste fin".

Dans une lettre à l'une de ses filles, la duchesse de Tourzel nuancera ses souvenirs :

Quelques gens d'aussi mauvaise mine que ceux qui m'entourraient arrivent alors de l'autre côté de la cour pour me demander de venir au secours d'une femme qui se trouvait mal (...). Cette femme qui était celle du premier valet de chambre du roi (Mme de Septeuil), étant revenue à elle, fut emmenée hors de la cour.(...)

L'infortunée princesse de Lamballe avait disparu pendant que je répondais aux questions des gens qui l'entouraient.

Mémoires de la duchesse de Tourzel.


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